Au-delà de l’analyse : Un plan d’action transformateur de genre pour des communautés résilientes
La contribution la plus précieuse de cette analyse portant sur six pays n’est pas seulement le diagnostic du problème, mais la cohérence remarquable des solutions proposées. Les Plans d’Action Genre (PAGs) inclus dans chaque rapport fournissent une solution claire, unifiée et exploitable. Ces plans sont synthétisés en quatre piliers d’action principaux qui doivent être priorisés par ARC, les gouvernements nationaux et leurs partenaires.
Pilier 1 : Réparer les données (Suivi & Évaluation)
Il est impossible de gérer ce qui ne peut être mesuré. Le vide actuel de données rend la planification sensible au genre irréalisable.
- L’action : Exiger immédiatement que la collecte de données soit ventilée par sexe, âge et handicap à chaque étape de la Réduction des Risques de Catastrophes (RRC). Ceci inclut le suivi des bénéficiaires, l’évaluation des besoins, l’évaluation post-catastrophe et le suivi de la distribution.
- Pourquoi c’est important : Les données ventilées par sexe, âge et handicap font passer la discussion de l’anecdote à la preuve. Elles permettent aux planificateurs d’identifier des lacunes en termes de ciblage par genre et d’impacts des interventions, comme recommandé dans les rapports d’analyse de genre de la Zambie, du Zimbabwe et du Nigeria.
Pilier 2 : Réparer les structures (Représentation & Coordination)
Vous ne pouvez pas planifier pour les femmes si elles ne sont pas dans la salle de décision.
- L’action : Imposer des quotas applicables (par exemple, 30 à 50 %) pour la représentation des femmes aux niveaux national, provincial, de district et au sein des comités locaux de RRC. De manière critique, elles doivent occuper des rôles de leadership et de prise de décision, et non de simples postes.
- L’action : Désigner formellement et légalement le Ministère du Genre (ou l’équivalent) comme la principale partie prenante dans tous les processus de RRC, allant de l’allocation budgétaire à la planification de l’urgence, comme recommandé au Ghana et en Zambie.
Pilier 3 : Réparer le financement (Budgets & Financement)
L’intégration de la dimension de genre (Gender Mainstreaming) restera un vœu pieux tant qu’elle ne sera pas budgétisée dans toutes les sphères.
- L’action : Allouer des fonds spécifiques pour les activités sensibles au genre dans tous les budgets de RRC.
- Pourquoi c’est important : Cette analyse souligne la nécessité d’établir un « Fonds Transformationnel Genre » (tel que mentionné dans les rapports de la Zambie et du Sénégal). Ce fonds pourrait soutenir des interventions ciblées, telles que la fourniture de kits de dignité, le financement de projets de relance des moyens de subsistance des femmes, la garantie que tous les abris disposent de sanitaires sûrs et séparés par sexe, et la création d’activités génératrices de revenus.
Pilier 4 : Réparer la capacité (Formation & Sensibilisation)
Une politique n’est bonne qu’à la mesure de la personne qui la met en œuvre. Les rapports d’analyse de genre ont souligné le besoin de combler les lacunes en matière de compétences critiques.
- L’action : Déployer une formation intensive, basée sur les rôles et obligatoire sur l’intégration du genre pour tous les acteurs de la RRC (Réduction des Risques de Catastrophes). Cela inclut :
- Les décideurs politiques au niveau national (sur la budgétisation sensible au genre).
- Les responsables au niveau du district (sur les évaluations des besoins sensibles au genre).
- Les volontaires locaux et les leaders communautaires (sur l’identification des violences basées sur le genre (VBG) et la réponse à celles-ci).
- Pourquoi c’est important : Cela développe les connaissances pratiques ("le savoir-faire") qui font actuellement défaut, comblant l’écart entre une politique bien intentionnée et une action efficace sur le terrain.
Résultat
Cet ensemble de recherches fournit une base analytique incontestable. L’information est disponible, les problèmes ont été identifiés et les solutions sont cohérentes. Ce qu’il faut maintenant, c’est la volonté politique et un financement dédié pour traduire l’analyse en action.
