Amina, la voix silencieuse des catastrophes en Somalie
Amina a 34 ans. Elle vit dans un petit village près du fleuve Shabelle. L’année dernière, les inondations ont emporté sa maison et ses champs de sorgho. Elle raconte :
« Quand l’eau est montée, je n’ai pas eu le temps de sauver grand-chose. Mes enfants et moi avons couru jusqu’à l’école du village, transformée en abri. Mais là-bas, personne ne nous a demandé ce dont nous avions vraiment besoin. »
Comme Amina, des milliers de femmes somaliennes sont en première ligne des catastrophes. Elles portent l’eau, nourrissent les familles, protègent les enfants. Pourtant, elles sont souvent absentes des décisions qui concernent la prévention et la réponse aux crises.
Des crises à répétition
En Somalie, les catastrophes se succèdent :
- Les inondations détruisent les terres cultivables.
- Les sécheresses rendent la terre stérile.
- Les épidémies de choléra frappent les camps de déplacés.
- Les conflits forcent encore des familles entières à fuir.
- Chaque fois, ce sont les femmes qui paient le prix le plus lourd.
Des actrices invisibles
Pourtant, leur rôle est essentiel.
Amina raconte comment, après les inondations, elle a organisé avec d’autres femmes du village une petite cuisine collective pour nourrir les enfants.
Mais dans les comités officiels de gestion de crise, il n’y avait aucune femme.
Pourquoi ?
- Parce que la gestion des catastrophes reste un domaine d’hommes.
- Parce que les systèmes d’alerte sont trop centralisés à Mogadiscio.
- Parce qu’il n’existe pas de données spécifiques sur les besoins des femmes.
Un futur possible
Et si les choses changeaient ?
Le rapport recommande d’inclure les femmes dans les comités de gestion, de former les équipes de secours aux enjeux de genre, et de développer une cartographie sensible au genre pour anticiper les besoins.
Amina en est convaincue :
« Si nous avions été écoutées, l’aide aurait été plus efficace. Les femmes savent ce qu’il faut pour protéger les familles. »
Le message
L’histoire d’Amina illustre un message simple : en Somalie, construire la résilience sans les femmes est impossible.